Mount Dreams

P'art'ition

Venez vous perdre dans cet Himalaya musical !

Avant de commencer cet article, je vous recommande d’écouter cet échantillon en parallèle de votre lecture !

Temps d’écoute estimé : 13 minutes

À la base de cette montagne, il y a deux plaques.

« Mount Dreams » est un groupe de musique indépendant français, fondé par Petit Biscuit et LUUUL et signé par le label Source (note : « Source » est une branche/sub-label du label Spinnin’s Records).

Pour moi, Mount Dreams est plus proche d’un concept, d’une vision de la musique que vraiment d’un simple groupe, j’en reparle plus bas dans l’article.

Mount Dreams n’a pour l’instant sorti qu’un EP, « Début Album » en octobre 2015, introduit par « Home » et « Night Dive », en featuring avec le groupe Saavan.

Comment bien vous équiper avant de gravir ?!

Mount Dreams, pour être franc et avant de commencer à disséquer, c’est un style de musique qui laisse sceptique de prime abord.

À la première écoute on ne comprend pas forcément le « but » des musiques.

Aujourd’hui, on attend d’une musique qu’elle nous fasse « danser » (comme l’EDM, la dance et un poil de certaines versions de house), qu’elle nous transmette une émotion (le célèbre « Happy » de Pharrell Williams est un excellent exemple) ou alors qu’elle fasse passer un message (comme dans le rap et ses variantes).

Mais « Mount Dreams », c’est plus que « ça ». C’est un concept. Une vision de la musique, on ne doit pas « comprendre » mais « vivre » la musique, ce qui rend difficile la tâche de « catégoriser » ce type de musique. C’est l’exemple-type que la musique ce n’est pas que des cases.

Mount Dreams est, stylistiquement, très complexe à appréhender donc. On y trouve des morceaux de différents « types » de sons, assemblés pour donner un univers, un panorama musical cohérent.

On retrouve une base sonore de guitares, appuyée par des basses de ce qui semble être des sons typés « synthé » sur lequel on va appliquer les différentes facettes de la musique (par exemple : la voix, différents sons complémentaires sur des tonalités différentes, etc). Si on veut imager la dernière phrase, il faut imaginer un peintre qui mélange du jaune (guitare) avec du bleu (synthé), qui donne un magnifique vert, qui sera ensuite nuancé avec l’application d’autres teintes. Sauf que ce « vert » reste « vert », il sera juste plus sombre, plus lumineux, plus vif ou plus pastel.

Mount Dreams, c’est du dépaysement immersif. Il suffit juste de fermer les yeux et de vivre la musique. C’est un voyage introspectif qui manque à l’industrie musicale d’aujourd’hui, trop orientée sur le fait d’extérioriser la musique (chanson pour danser, chanter, passer le temps pendant un trajet, ainsi de suite). « Mount Dreams », pour moi, c’est le type de musique qui est « artistique » avant d’être « commerciale ».

À chaque titre son univers irréel.

Comme j’ai pu le dire dans le précédent paragraphe, Mount Dreams crée des chimères, un monde qui ne s’ouvre que lorsque vous appuyez sur « lecture ». Voyons donc ce qui cache dans ce monde si vaste.

Mount Dreams – Goodbye > C’est court et intense. Cela pose le cadre. C’est le commencement, l’éveil par ses nuances de sons « typés synthés » sur un rythme calme, presque religieux. Puis l’intensité augmente, petit à petit, en terme de rythme ou de richesse. Sur ces sons synthés, s’ajoutent progressivement un écho (des mêmes sons), puis une basse, puis du synthé pur et dur dans une longue montée qui a été synchronisée avec des sons ressemblant à de la guitare électrique. Puis tout s’arrête, le son s’affaiblit et s’enfuit, de façon abrupte, comme lors du réveil, lorsque le rêve s’arrête net. On reprend conscience et on sort de la musique.

Mount Dreams – Night Dive (ft Saavan) > Un début lancinant sur un fond sonore très marqué. Et là, une grosse basse « métallique » et deux voix, masculine et féminine très réverb’. Et une fois arrivé à la fin du premier couplet, un « clap » qui va rythmer le titre en se synchronisant avec la basse métallique. Et une fois arrivé sur le refrain, les voix s’envolent, disparaissent, comme cette fragile fumée sortant d’un encens qui va ensuite virevolter gracieusement dans l’air pour finir par s’estomper, c’est alors que la musique se fige pendant quelques (lourdes) secondes. On reprend son souffle et la musique reprend. La chanson nous prend la main pour nous annoncer que c’est quasiment terminé et se termine sur cette même grosse basse métallique (qui était en fait ce qui peut s’apparenter à une basse électrique) que la musique se termine avec un léger déraillement.

Mount Dreams – Home (ft Saavan) > « Home » est clairement très proche de « Night Dive » dans son approche musicale. Une basse de guitare, les deux mêmes voix « réverb », ce rythme semblable à un claquement de doigt sauf que là, tout change. Voilà qu’apparait un « asset sonore » très étrange, très fantasmagorique : Une seconde ligne de guitare. Et cette seconde guitare, c’est le cœur de la musique. Cette seconde ligne de guitare va appuyer le refrain alors que la première ligne de guitare (la ligne basse) va structurer le rythme avec le claquement de doigt. Et que dire de cette seconde ligne ? Elle est … insondable. Elle nous emporte dans une rapide ascension. Et à la fin, ces deux lignes s’assemblent, s’harmonisent, la première ligne va « monter » et la deuxième va décélérer, pour finir par n’avoir qu’une seule ultime ligne de guitare, l’assemblement des deux. Cette « ultime » air de guitare va clore ce titre.

Mount Dreams – Wolf > Si j’ai choisi « Wolf », c’est clairement car elle est différente des autres titres de l’EP. C’est un son beaucoup plus « rock » (rythme de caisse de batterie, guitares, basse) avec presque seulement ces mêmes sons, sur plusieurs plans. La musique se base sur une base de batterie (au « centre »), appuyée de la basse (en fond) avec la guitare (en « avant ») et pourtant, une fois le rythme installé, on a l’impression que tout change et évolue mais non. Ce sont les mêmes bases mais sur des plans différents, il y a environ trois configurations dans ce titre, à vous de les trouver !

Je vous remercie de m’avoir lu pour ce second article, car il me tient réellement à cœur.

Ce type de « projet » est important pour moi, simplement car « Mount Dreams » est l’exemple même de ce qu’est la Musique (avec un grand « m »), c’est une épreuve artistique avant d’être commerciale ou financière.

C’est un travail personnel pour apporter son point de vue sur la Musique, une approche, une identité. C’est la rencontre entre plusieurs univers, des patchworks individuels apportés par les membres du « groupe » qu’ils ont rassemblés pour donner lieu à cet EP. « Mount Dreams » est loin des standards de la musique actuelle et heureusement, car cela fait du bien de respirer un air différent !

Fin de l’épisode, je vous invite énormément à communiquer vos retours de cette article, de votre avis ‘global’ sur la structure de l’article, le message que j’ai essayé de véhiculer mais surtout votre ressenti personnel sur ce groupe, que ce soit sur les réseaux sociaux de l’artboratoire (sur twitter ou facebook) ou dans la partie « commentaires » de cet article. Je vous dis à la semaine prochaine pour la découverte d’un article beaucoup plus « agressif » !

Accès direct aux commentaires