Le street art et l’éveil à l’aire urbaine
Le street art, art urbain ou art de la rue est omniprésent, autour de nous, simples passants. Au détour d’une ruelle, sous un pont, à l’angle d’un mur. Il suffit d’ouvrir les yeux sur son chemin, qu’importe le temps, l’heure et la foule ; rien n’empêche l’accès à l’œuvre, qui trône fièrement sur le béton, le bois ou le vent.
Là où le visiteur ne voit qu’un bête mur de parpaings délavés, un banc décrépi, une fissure dans le trottoir, l’artiste s’inspire et crée. Il y a une forte notion de jeu dans le street art, auquel le spectateur participe à titre posthume. Ou du moins, en décalage.
Ainsi, le créateur propose sa vision de la réalité urbaine. Surprenante, belle, étrange. Faite d’émotions subtiles et de sentiments bruts ; ou l’inverse. Reste au citadin ou voyageur de passage l’interprétation, le jeu de la reconnaissance et pour cela, l’ouverture au monde.
Je vous invite à simplement ouvrir les yeux. Vous n’y êtes pas obligés, ni ne devez chercher trop activement. Le street art se plaît dans son élément, dans son environnement de surprise presque comique. Il apparaît lorsque l’artiste le souhaite, sans forcer.
Une nouvelle ville ? Chouette, de nouvelles œuvres. Le trajet maison – travail ? Peut-être que quelqu’un aura créé sur le chemin depuis hier soir.
Tout est affaire d’ouverture au monde.
Choisissez votre degré. L’art est touffu, fourni et parfois extravagant de détails qui ne peuvent nous atteindre. Qu’il soit dans un musée ou dans la rue change peu à ses multiples interprétations. Si je note la plupart des graffitis – les signatures -, essayant de repérer les collectifs et les taggueurs géographiquement, par simple jeu, je veux bien admettre que c’est une forme d’expression qui laissera – au mieux – la plupart d’entre vous indifférente.
En définitive, le street art est une nouvelle manière de découvrir l’aire urbaine nous entourant. Évidemment, ce procédé est plus difficile à mettre en œuvre à la campagne ou dans des villes où la communauté artistique se fait plus discrète que dans les grandes cités. Néanmoins, il y a de fortes chances que votre agglomération comporte une ou deux œuvres encore à découvrir.
De mon côté, je me souviens que dans la ville où j’ai grandi se trouvaient deux chats noirs, yeux légèrement rouges, sur des murs distants de plusieurs kilomètres. On avait repéré le premier par hasard, car il était sur le chemin du centre ville. « Tiens, regarde : un chat. » Le second est resté caché pendant plusieurs mois. Je l’ai aperçu en allant au centre commercial en voiture. « Oooooh, un second chat noir ! »
Depuis, je cherche des traces du chat noir, assis sur ses pattes arrières, les yeux cimentés de rouge. Il semble presque effrayant, menaçant, et son artiste m’est inconnu. Je serai juste ravi d’en découvrir un nouveau, un jour, pour la simple beauté du hasard.
L’immeuble sur lequel le premier est peint n’a rien de spécial. Près d’un carrefour passant, vieillot, bien que flanqué de petits commerces. Pourtant, c’est désormais l’immeuble du chat.
Le second est taggué près d’une maison basse en pierres sèches. Le ciment d’un entrepôt a gagné un animal, le vrai-vivant ayant dû s’en aller lors de la construction de la zone commerciale.
Je me souviens du rond-point du chat noir. Pas celui perdu à côté de la chaussé, non, celui fier, assis sur le mur.
Si je n’avais pas ouvert les yeux ou si les personnes m’ayant montré le premier ne l’avaient pas fait, ces deux chats, ces deux œuvres d’art en puissance, seraient passées à côté de moi, à la vitesse du véhicule. La ville est parfois morne, et il est important de trouver des levers de soleil artistique.
Et vous, avez-vous déjà repéré des œuvres de street art à côté de chez vous ?
Merci d’avoir lu jusqu’ici. Article légèrement différent du format habituel ; j’espère que cela vous a tout de même plu. Je serais ravi d’avoir votre avis à son sujet !
Pour ceux appréciant le street art, je vous invite à continuer votre lecture par ici. Ouvrez grands les yeux et amusez-vous bien.
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Charlotte, le 9 décembre 2017 à 22:20 : #
Tu écris bien cousin… ça nous donne envie de lever la tête et d’admirer tout simplement. Continue comme cela !
Bisous !