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Street art du Grand Rodez, petite visite commentée de graffs au pays de Pierre Soulages

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L’artboratoire et le street art vivent une longue histoire d’amour que plusieurs articles permettent d’explorer. Des histoires de chat ou de typographie ont débuté ce parcours initiatique pour continuer par une visite exploratoire des graffitis d’East Harlem à New York. Comment continuer un tel itinéraire sans tomber dans le catalogue photographique des grands sites mondiaux comme Berlin, Londres, Paris, etc. ? Tout simplement en choisissant de vous parler de l’opposé des grandes métropoles ultra médiatisées qui font la part belle aux graffitis faisant le buzz sur les réseaux sociaux.

Je vous amène donc dans une ville moyenne, très loin de l’imaginaire de New York : Rodez. À cette ligne, j’ai déjà perdu ceux qui confondent représentations collectives et vérités absolues, normes de beauté et émotion, mode et signification. D’un autre côté, ils lisent certainement d’autres sites et n’ont pas la curiosité partagée par les lecteurs de l’artboratoire…

Rodez donc, ville moyenne située dans le sud de la France, département de l’Aveyron (12), sans immeubles de plus de 5 niveaux, sans tours, sans métro, sans taxis jaunes… mais avec un musée d’art contemporain plutôt connu nationalement et au-delà : le musée Soulages.

Voilà donc une ville dans laquelle il semble particulièrement contre-intuitif de chercher du street art ou des graffitis. Et pourtant… Non seulement le street art ruthénois existe mais il exprime des messages nombreux, variés et complexes.

Alors si vous souhaitez compléter votre visite du musée Soulages par une exploration d’œuvres plus récentes et au moins aussi expressives, suivez le « guide » !

Street art de commande, musée Soulages et touristification

À l’occasion des cent ans de Pierre Soulages, des œuvres ont été commandées en 2019 à des graffeurs de la région, certains étant nés à Rodez.

Des fresques murales sont visibles, de façon permanente, rue Béteille à quelques centaines de mètres du musée (les liens vers les lieux pointent sur une carte de la ville).

Rue Béteille Rodez street art
Rue Béteille Rodez street art © Creative Commons CC BY-NC 4.0

Les deux peintures de la rue Béteille, au style très formel, apparaissent comme un clin d’œil à l’abstraction de Pierre Soulages, d’autant plus qu’elles sont créées par des artistes à la réputation très contemporaine, des graffeurs. Au pays de l’outre noir, les graffeurs mis en valeur s’inspirent de la peinture classique, retour aux sources un brin provocateur qui saura satisfaire les visiteurs du musée curieux et intéressés par d’autres formes d’art. Et voilà, vous avez admiré le street art de Rodez en quelques enjambées guidées et sécurisées sans être perturbés ou choqués. Le voyage artistique à Rodez touche-il à sa fin ?

Non !

À condition de sortir un peu des sentiers battus et d’aller à la rencontre d’une autre expression artistique plus cachée, moins connue et valorisée mais aux messages puissants et à l’esthétique certaine, le monde du graffiti et des tags. La suite de l’article et son développement principal seront consacrés à ce street art sauvage, spontané, loin des commandes institutionnelles et évoquant une autre réalité que celle d’un artiste connu, reconnu et centenaire.

Le street art spontané de Rodez

Les prochains paragraphes ne seront pas un guide mais un échantillon des graffitis ruthénois, car un des attraits de cette forme d’art est sa découverte par l’exploration. Trois zones très différentes vous montreront combien la variété des styles, des messages et finalement une certaine beauté sont au rendez-vous.

Les ponts et le territoire : le street art identitaire

Les ponts accueillent à Rodez, comme ailleurs, des graffitis pour des raisons pratiques (zones cachées, adaptées par leurs dimensions, sites nombreux…) mais qui touchent aussi à certains symboles. Le pont relie des territoires entre eux. Rodez est perché sur un piton depuis l’époque celtique. Les ponts contribuent à rattacher cette cité isolée au reste du monde. Graffer sur un pont, c’est aussi dans cette ville, adouber un passage, affirmer une présence sur une zone, sur un support loin d’être anodin, un trait entre des réalités différentes. Un pont représente aussi la hauteur dans une ville moyenne où les immeubles s’éloignent peu du sol. Ces constructions sont parmi les plus hautes, les plus monumentales de la ville avec la cathédrale. Hauteur et spiritualité du progrès humain font bon ménage avec les ponts qui forment un lieu propice à l’inspiration et méritent une signature, une présence.

Le pont SNCF

Un premier spot est facilement accessible et permet de voir plusieurs œuvres intéressantes, colorées et récentes. Comme beaucoup de graffs présentés dans cet article, la création débute vers 2018, lorsqu’ils sont signés. Les couleurs, les styles évoquent leurs auteurs, leur identité. En voici un petit extrait non exhaustif.

Pont SNCF Rodez street art
Pont SNCF Rodez street art © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Pont SNCF Rodez street art © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Pont SNCF Rodez street art © Creative Commons CC BY-NC 4.0

Et bien-sûr, le clin d’œil à l’auteur le plus prolifique de l’artboratoire : SILA. Vous pourrez observer la signature d’un Sila différent de l’artboratoire, en voiture à votre gauche en venant de Millau et en allant vers Albi, juste avant le rond point.

Pont SNCF SILA Rodez street art © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Pont SNCF SILA Rodez street art © Creative Commons CC BY-NC 4.0

Le pont de Bourran

Les graffs de Bourran sont plus difficiles d’accès mais offrent une vue très originale sur cette construction emblématique de Rodez qui a permis de rejoindre deux zones de la ville très différentes : le centre ancien, médiéval et un nouveau quartier, moderne, immeubles perchés comme défiant par leur modernité la tradition ruthénoise. Plusieurs accès sont possibles. Nous indiquons celui qui semble, a priori, le plus simple, mais tout de même plus délicat que le pont SNCF, vous serez prévenus si vous souhaitez vous rendre sur place… Voici quelques œuvres et la vue qui vous attendent dans ce lieu peu banal, sali par les piétons qui jettent du pont les emballages de leur nourriture.

Viaduc de Bourran street art Rodez
Viaduc de Bourran street art Rodez © Creative Commons CC BY-NC 4.0

Comme souvent à Rodez, les graffs sont entourés de végétal et vous constaterez que le street art est presque un « nature art » ou une forme de « land art » dans cette ville.

Viaduc de Bourran street art Rodez © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Viaduc de Bourran RPES street art Rodez © Creative Commons CC BY-NC 4.0

Retenez ce nom, RPES du collectif PMB  CREW que nous recroiserons plus tard. En regardant vers le haut, vous aurez le plaisir de découvrir ce panneau de BBQ dont voici un panorama :

Viaduc de Bourran BBQ street art Rodez © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Viaduc de Bourran BBQ street art Rodez © Creative Commons CC BY-NC 4.0

Pour télécharger ce panorama en haute résolution et zoomer de façon détaillée sur cette œuvre aux dimensions majestueuses, plus de 5 m dans la réalité (10878 × 3435 pixels ; fichier de 12 Mo ; imprimable en très haute qualité jusqu’à 1,80 m par 57 cm environ) :

Télécharger Panorama BBQ, Bourran, Rodez

De nombreux ponts accueillent des œuvres singulières que vous pourrez découvrir en vous perdant dans la ville, jamais très loin de la campagne. Un autre site de graffitis plus urbains se situe dans une zone industrielle et offre de très beaux panneaux, récents et certains plus anciens.

Les bâtiments abandonnés et les graffitis : la couleur au cœur de la grisaille

Les constructions plus ou moins abandonnées ou non destinées à un public externe offrent des supports particulièrement adaptés au street art : paysage urbain, tranquillité, surfaces importantes, etc. Rodez n’échappe pas à ce principe. [Une] zone industrielle sur la commune d’Onet-le-Château est un spot à part. De nombreux panneaux sont tagués et de véritables fresques sont visibles dans cette zone qui a accueilli des graffeurs locaux. La variété des graffitis est impressionnante, de la signature à la fresque, du noir au très coloré. Actuel, multiple, joyeux et en même temps au cœur d’un environnement gris, triste, abandonné. La situation de l’œuvre, la rue, appuie ici le contraste, l’opposition qui frappe au premier coup d’œil. Des entrepôts présentent plusieurs graffitis récents :

Impasse Lafleur street art Rodez
Impasse Lafleur street art Rodez © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Impasse Lafleur, street art, Rodez
Impasse Lafleur, street art, Rodez © Creative Commons CC BY-NC 4.0

Et cette inénarrable tête qui fait justement… la tête sur un mur au seuil du tunnel :

Impasse Lafleur street art Rodez La Tête
Impasse Lafleur street art Rodez La Tête © Creative Commons CC BY-NC 4.0

[Ici et là] se niche un haut lieu du graffiti ruthénois. Vous pourrez admirer des fresques très récentes (janvier 2020) du collectif PMB CREW dont certains membres sont ruthénois. Les faces de ce bâtiment sont difficilement accessibles et mériteraient une valorisation ou, du moins, une protection. Vous jugerez par vous-même :

Fresque PMB CREW Impasse Lafleur, Onet
Fresque PMB CREW Impasse Lafleur, Onet © Creative Commons CC BY-NC 4.0

Cette dernière fresque est particulièrement réussie et offre un aperçu de cette œuvre ô combien collective. Pour télécharger la version détaillée du panorama (10263 × 3534 pixels ; fichier de  36 Mo ; imprimable en très haute qualité jusqu’à 1,70 m par 58 cm environ) :

Télécharger panorama PMB CREW, Impasse Lafleur, Onet-le-Château

Ces deux premiers exemples de graffitis colorés, signatures exubérantes d’artistes plus ou moins régionaux, ne vous ont pas préparés au dernier site que nous présenterons dans cet article, un spot facilement accessible : le très politique Fontanges.

Politique et street art : le cri social

Le street art exprime aussi des critiques du monde dans lequel nous vivons par des tags très clairs et cinglants : le capitalisme, l’économie dominante, etc. avec humour parfois. Le texte prend alors le pas sur la représentation graphique. Les mots sont l’œuvre et il suffit de prendre le temps de lire. Un bâtiment industriel près du château médiéval de Fontanges offre plusieurs dizaines de mètres de messages variés, critiques, drôles… Petit échantillon adapté aux règles de bienséance :

Fontanges street art Rodez Greenwashing
Fontanges street art Rodez Greenwashing © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Fontanges street art Rodez Capital © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Fontanges street art Rodez Capital © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Fontanges street art Rodez Herreurs © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Fontanges street art Rodez Herreurs © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Fontanges street art Rodez Rêve © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Fontanges street art Rodez Rêve © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Sexisme street art © Creative Commons CC BY-NC 4.0
Sexisme street art © Creative Commons CC BY-NC 4.0

Au terme de ce petit aperçu du street art dans une ville moyenne, que nous disent finalement ces œuvres ? De quoi ces graffitis sont-ils le nom ?

Street art, un message contemporain

Ce petit aperçu de ce que peut offrir le street art dans une ville moyenne souhaite montrer la diversité des messages possibles déployés par cette forme d’art pour un territoire très éloigné du canon new yorkais : le clin d’œil institutionnalisé à un peintre abstrait, la signature territoriale, le cri politique, l’humour, la beauté joyeuse et colorée, etc.

Opposer le street art à l’Art est bien loin des habitudes de l’artboratoire. Dans street art, il y a Art comme dans Art urbain ou Art contemporain. Certains continuent à réserver l’Art avec un grand A à certains musées, certaines galeries, certaines personnes dans certains milieux aussi… Les graffitis signifient pourtant beaucoup et provoquent aussi des émotions bien différentes d’une visite guidée dans un musée.

Street art et rapport au temps : la culture de la furtivité

Le musée conserve des œuvres pour un public, le street art les abandonne au regard des passants. Certaines œuvres de rue sont éphémères. Un tag vers le stade de Vabre, proche de Rodez, affirmait théâtralement « J’arrivais pas à dormir » mais a été récemment effacé. Les murs sont parfois repeints, les bâtiments qui servent de support sont détruits, etc. Le street art ne semble pas avoir le même rapport au temps, à la durée, à la conservation. Le street art est furtif. Il s’attarde parfois sur les réseaux sociaux comme Instagram mais préfère ne laisser que ses traits colorés, ses messages engagés ou ses signatures plutôt que des traces numériques.  Le street art est aussi furtif pour le récepteur qui le voit passer d’une fenêtre de train, d’une voiture ou en faisant du running.

Le paradoxe de cet art est notamment dans cette volonté de cacher une œuvre ou plutôt sa réalisation alors que le monde artistique, parfois très proche du monde économique, vit de réputation, d’image, de renommée. Pour créer heureux, créons caché.e.s semblent dire ces artistes plus ou moins anonymes jouant parfois avec les limites de la légalité.

Pourtant, le street art devient parfois pérenne comme à Rodez (voir début de l’article), à Decazeville avec le festival Murmurs, ou quand Banksy entre dans les musées. Pourtant, même pour un graffeur aussi connu que Banksy, la tentation de l’éphémère n’est jamais loin, quitte à détruire sa propre œuvre.

La diffusion d’un art caché, réservé à des initiés, pose alors problème. Cependant, ce serait oublier une dimension essentielle de cette forme de création : la communauté. Les œuvres apparaissent isolées, avec des noms singuliers, individualisés. Interpréter ce phénomène comme le signe d’un art de « loup solitaire » serait simplificateur, et tout simplement faux.

D’abord, il existe des collectifs de graffeurs comme PMB CREW cité précédemment.

Et il existe aussi des associations qui cherchent à diffuser cet art, notamment l’association Aéroson, en Aveyron, qui fait un formidable et délicat travail de médiation.

Furtif mais collectif, le street art est bien éloigné des ambitions de certains artistes reconnus. Le street art renvoie ainsi à des enjeux majeurs de notre époque : la problématique des traces dans une société normée et hyper-surveillée et la question de l’individu dans le groupe. La généralisation d’un monde du street art à la bisounours serait sans doute hâtif et les egos s’expriment ici comme ailleurs. La culture communautaire existe bel et bien dans le street art et que vous pouvez constater l’existence en levant les yeux. Cet article vous a guidés en ce sens, sans doute trop…

L’art et le territoire

Le street art nous parle aussi du territoire sur lequel il est implanté. Pierre Soulages évoque les artistes ruthénois des années 1950, les statues menhirs, les églises et la spiritualité aveyronnaise, etc. Les œuvres des artistes graffeurs expriment aussi une partie du sens du territoire du Grand Rodez.

Par exemple, la plupart des graffs présentés dans cet article sont situés sur la commune… d’Onet-le-Château et pas Rodez. Onet est une ville en croissance dans un Aveyron dont la population décroit. Certains quartiers d’Onet accueillent aussi des profils sociaux différents de l’agglomération de Rodez. Enfin, Onet comprend de grandes zones industrielles et les fameux ponts… Un territoire plutôt favorable.

De même, autre lien entre territoire et street art pour Rodez, de nombreuses œuvres sont rapidement envahies par la végétation comme le montrent certaines des photos publiées et celle-ci en particulier :

Pont de Bourran, street art et végétation
Pont de Bourran, street art et végétation © Creative Commons CC BY-NC 4.0

L’arrière plan de ces œuvres n’est pas un immeuble vitré ou une zone ferroviaire mais souvent, des arbres, des fleurs, etc. Le street art du Grand Rodez parle de son territoire, parfois implicitement ou involontairement, mais avec clarté et originalité.

Pont SNCF, street art, Rodez
Pont SNCF, street art, Rodez © Creative Commons CC BY-NC 4.0

Exposition vs exploration

Une des spécificités du street art est une exposition en dehors des musées. Pour reprendre l’exemple de Banksy, les exceptions existent et vont sans doute se développer. La tentation de faire entrer le street art dans des institutions est forte, à la fois pour le marché de l’art et les acteurs de la conservation, mais aussi pour les artistes qui sont alors valorisés symboliquement et… économiquement. Mais, en dehors de quelques exemples éparts, vous découvrirez le street art dans l’espace public, dans la rue comme son nom l’indique.

Or, si le street art est parfois exposé dans la rue et visible pour le plus grand nombre, il est souvent caché, peu accessible, comme vous aurez pu le constater si vous vous êtes rendus sur les différents sites décrits dans cet article. Il existe des sites web qui répertorient les graffitis mais cette forme d’art est très vivante, évolutive, dépendante des conditions de création.

Difficile dans ce cas de donner une liste ordonnée, avec des étiquettes, des cartels, des panneaux explicatifs…

Mais cela est-il souhaitable ?

Mon expérience m’a plutôt sensibilisé à l’exploration, nez au vent, de l’aire urbaine car la découverte fortuite est d’autant plus agréable qu’elle est imprévue. Avec un peu d’habitude, les lieux propices sont facilement repérables. Reste à se perdre, un peu comme sur le web, pour explorer et laisser faire la sérendipité, cette capacité à trouver… ce que l’on ne cherchait pas. Comme pour la furtivité et la communauté, le street art s’inscrit alors dans des questions sociales vives et contemporaines, un rapport au monde inspiré des réseaux non hiérarchiques. Loin d’une institutionnalisation de la beauté et de ce qui mérite d’être conservé ou pas.

J’espère que cet article vous donnera envie de profiter des sentiers battus de la médiation culturelle qui a ses avantages (qualité des présentations, gain de temps, soutien aux artistes, moyens mis en œuvre, etc.) mais aussi d’en sortir pour découvrir l’expression artistique là où l’on ne l’attend pas toujours.

Protéger le street art ?

Au terme de cette ode aux street arts, se pose la lancinante question de la conservation et de la protection des œuvres, en particulier spontanées. En effet, leur caractère furtif assumé plaiderait pour l’éphémère. Mais leur qualité et leur message supposeraient, parfois, une conservation. Pas de réponse dans cet article mais une interrogation et aussi une inquiétude.

À ce sujet, finissons ce (long) article, par un exemple posant le problème. L’auteur d’un autre blog décrivait les fresques, situées rue Béteille, que nous évoquions au début de cet article. Il a alors remarqué que ces œuvres côtoyaient des tags. Nous ne partageons PAS la rageuse et sectaire opinion de cet auteur qui déclarait : « au passage, j’ai souligné l’accidentelle proximité de deux œuvres de « street-art », l’une des deux s’apparentant davantage à un dégueulis d’illettré« . À ce jour, ces tags ont été effacés par un carré de peinture sans doute municipal. Mais que disaient ces tags, à proximité de ce street art institutionnalisé, leur présence était-elle si « accidentelle » ? Comment interpréter, sans la dénigrer, cette expression ? Pourquoi effacer ce message et pas, plutôt, lui proposer un cadre plus adapté ? Comment concilier les règlements juridiques et l’expression artistique dans l’espace public ? Dans quelle mesure le street art redéfinit-il la notion même d’espace public ?

Ce n’est pas un nettoyage radical des œuvres de street art qui améliorera leur compréhension. Ce n’est pas non plus leur conservation intégrale et systématique qui favorisera une intégration à l’espace public. La question est complexe mais porte des enjeux culturels forts, le street art réalisant le rêve de nombreux musées : venir à la rencontre de tous les publics. Et la culture est ô combien importante dans le monde qui arrive à grands pas.

De nombreuses formes d’art ont été rejetées, parfois violemment, avant d’être intégrées, voire normalisées. Les impressionnistes, maintenant glorifiés dans tous les musées du monde, ont eu des débuts difficiles, Pierre Soulages aussi… Le temps de la conservation ne devrait pas attendre celui de l’intégration. Visitez, explorez, découvrez le street art et gardez puis partagez des traces au moins photographiques, en attendant mieux…


Je souhaite finir en remerciant les artistes dont j’ai découvert avec un grand plaisir les œuvres à l’occasion de la rédaction de cet article : Akor, BBQ, PDG, RPES, Rokse, Rebah, Sila, Shob, TOOD, Vener, Zekwer & Iwok, et désolé pour ceux (nombreux) que j’ai sans doute oublié de citer.

Enfin, il est important de rappeler que, si vous souhaitez continuer la lecture de cet article par des visites in situ, ces voyages doivent respecter l’espace public. Vous pouvez admirer ces œuvres, parfois de loin, en respectant les barrières privées. Que votre curiosité soit responsable !

Finissons par deux sites web qui montrent d’autres œuvres de Street art sur Rodez et contribuent à leur sauvegarde :

Si vous avez des commentaires sur cet article, des points d’accord ou de désaccord ou encore des œuvres importantes ou des artistes non cités, n’hésitez surtout pas à commenter, cet espace étant public.

PS : toutes les photos de cet article sont sous sous licence Creatives commons et plus précisément CC BY-NC 4.0 . A ce titre, vous êtes autorisé.es à partager — copier, distribuer et communiquer le matériel par tous moyens et sous tous formats,  adapter — remixer, transformer et créer à partir du matériel MAIS vous n’êtes PAS autorisé.es à faire un usage commercial de cette oeuvre, de tout ou partie du matériel la composant.

 

Pour aller beaucoup plus loin que cette initiation globale et rapide à la culture foisonnante et multiple du graffiti, deux thèses sur le sujet :

 


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