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Portrait de femme réalisé avec du sel - Brian Owens

Brian Owens : portraits salés

Par sila.


Brian Owens se distingue par la technique qu’il utilise. Pour lui, pas de peinture ou ciseaux à pierre ; il leur préfère… le sel ! N’ayant que très peu d’informations sur le jeune artiste américain, je vous propose de nous lancer directement dans la découverte de son travail !

Wolf salt portrait honoring House Stark - Brian Owens
Wolf salt portrait honoring House Stark
Michael Jordan - Brian Owens
Michael Jordan - Brian Owens
Salty Lion - Brian Owens
Salty Lion - Brian Owens

Carrément impressionnant, pas vrai ? Allez, comme je vous sens fébriles et curieux, on va commencer par la technique utilisée.

Brian Owens crée sur une table basse noire et carrée, en se basant sur une photographie, représentant une personne l’inspirant ou un animal lui ayant tapé dans l’œil. Il recouvre le support d’une fine couche de sel dans laquelle il trace, s’aidant d’une carte à jouer, les bords extérieurs de l’œuvre à venir.

Après avoir organisé un cinquième de sa salière sur le bois sombre, il attrape son outil fétiche : un pinceau. Il forme ainsi plus précisément le portrait, ajoutant un peu de sel par-ci pour augmenter la luminosité, en enlevant par là (en s’humectant le doigt) pour augmenter le contraste. Pour les plus petits détails, il utilise le bord de sa carte et un cure-dent (les poils du lion sont ainsi formés, par exemple).

Technique et outils de Brian Owens
Technique et outils de Brian Owens

Ce mélange entre pointillisme et pixel-art offre à ses créations un réalisme tout particulier. Bon, il faut avouer qu’il est tout de même patient, puisque ses œuvres nécessitent entre 6 et 14h de travail, tout en lui offrant en bonus quelques douleurs au dos à cause de la hauteur de la table.

Un détail m’a plu dans le travail de Brian Owens - outre son talent et le simple fait que ce soit du sel -, c’est qu’il ne fige pas ses créations : aucune colle n’est initialement apposée et il ne sert pas non plus d’une bombe aérosol pour fixer le tout. Le loup que vous avez pu admirer en début d’article est ainsi la seule trace photographiée de l’œuvre, le caméraman ayant fait tomber son appareil sur la table, éparpillant le sel aux quatre vents. L’œuvre est éphémère et il l’assume.

J’ai beaucoup de réactions du genre ‘pourquoi fais-tu ça ? Ce n’est pas permanent, ça peut s’essuyer !’ La question n’est pas là. Ce qui est intéressant, c’est le procédé.

Effet sympathique, pour une destruction d’œuvre… La scène n’a pourtant rien de tragique, la création étant par avance promise à une désagrégation et un retour express dans la salière. Ainsi, le sel prend momentanément forme avant de retrouver l’indifférence coutumière. J’aime beaucoup ce principe. Brian Owens utilisant plusieurs fois les mêmes grains, le media fait preuve d’une certaine malléabilité, contrairement à la peinture, attachée au tableau. La liberté des grains, qui s’agencent puis se délient sur la table ébène, posent la question de la conservation de l’œuvre. En effet, elle ne vit désormais plus que par sa photographie et les quelques vidéos prises à l’occasion. Et peut-être est-ce ce qui fait du travail de Brain Owens ce qu’il est : des créations éphémères, belles dans leur temporalité.


Eeet… coupez ! J’espère que cet article vous a plu ! Un peu moins d’analyse mais plus de technique… C’est toujours intéressant de voir comment une œuvre prend forme. N’hésitez pas à partager cet article et à faire coucou sur Instagram ou X/Twitter. On se retrouve bien vite pour une sélection d’images vendredi ou une nouvelle découverte artistique lundi prochain.

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