Sculpture en verre et vagues déchainées
Marsha Blaker et Paul DeSomma sont deux artistes californiens incroyablement talentueux qui ont eu la bonne idée de sculpter de magnifiques vagues de verre.
De réels joyaux, pas vrai ?
Tout amateur de vagues, d’écume ou de mer agitée aura eu les yeux brillants pendant quelques minutes en admirant ces sculptures. Les œuvres oscillent entre puissance et volupté naturelle, cristallisant l’énergie de l’océan dans un écrin de verre.
Technique de sculpture
Pour arriver à un tel résultat, le couple d’artistes travaille la matière chauffée à blanc dans son atelier. Malheureusement, impossible de trouver un résumé détaillé de leur processus créatif.
Néanmoins, on peut deviner quelques points… Ils semblent d’abord réaliser des croquis préliminaires (cf le tableau noir sur la photographie précédente). Puis, ils chauffent suffisamment le verre déjà coloré pour qu’il soit malléable (il se ramollit aux alentours de 600°C, ce qui est assez peu pour un four prévu à cet effet ou un chalumeau). À ce stade, ils peuvent l’étirer selon leur bon vouloir pour qu’il prenne les formes ondulées typiques des vagues. La variation de couleur, passant d’un bleu profond à un azur aérien, provient de l’étirement du verre à haute température.
Du reste, il est difficile d’en savoir davantage, à part que les sculptures présentées ici ne sont pas produites via la technique du verre soufflée. On peut supposer que l’écume est produite en ajoutant des billes de verre semi-fondue à la structure, puisque Blaker et DeSomma aiment travailler en plusieurs étapes, soignant un peu plus leur création à chaque passage… (N’hésitez pas à laisser un commentaire si vous avez une autre idée !)
Détails du verre et des vagues
Quelle que soit la technique utilisée, les deux sculpteurs se débrouillent pour produire des beautés bleutées aux détails époustouflants.
La première fois que je suis tombé sur leurs créations, je suis resté sans voix… Ayant la chance de pouvoir admirer l’océan durant mes vacances et étant tombé amoureux de sa beauté depuis longtemps, leur travail a particulièrement raisonné en moi.
J’espère que vous avez apprécié toute la légèreté poétique et le fabuleux travail de capture de l’instant, celui où l’écume bouillonne, où la vague bascule irrémédiablement, où l’eau jaillit vers le ciel. On ressent parfaitement l’énergie azurée qui perle des sculptures, qui pousse depuis l’intérieur pour éclater en déferlante…
Il y a dans ces œuvres une impression de délivrance en devenir. L’observateur est témoin de la naissance de la vague, de sa poussée vers l’extérieur, mais aussi de sa mort immédiate. Arrêtée dans son élan, elle n’est prise au piège que pour mieux resplendir à la lumière, entre vie naturelle éphémère et beauté fatale du verre.
Ma fascination vient probablement de cette justesse à saisir l’instant précis, à le forger de ses outils, pour tenter de représenter le phénomène indomptable. On pourrait croire à une volonté d’asseoir sa domination artistique sur l’œuvre et par extension, le monde représenté ; pourtant, la sculpture cristallise ici l’idéal artistique et rend hommage avec délicatesse à une réalité en elle-même splendide…
Si le travail de Blaker et DeSomma vous a plu, n’hésitez pas à partager cet article ! On se retrouve bien vite pour une nouvelle découverte artistique. D’ici là, vous pouvez retrouver l’artboratoire sur Instagram ou X/Twitter.