Vincent Bourilhon – poésie instantanée
Bonjour,
Vous vous souvenez d’Erik Johansson ? Qu’importe votre réponse, aujourd’hui, c’est photographie surréaliste avec Vincent Bourilhon. Nah.
Comme l’artiste précédemment évoqué, le jeune homme, photographe de formation (école d’art MJM), réalise ses clichés et effets lui-même. La retouche numérique lui permet de développer un univers propre. On perd la touche d’humour et de sensationnel d’Erik Johansson pour gagner en poésie. A vous de juger !
Ainsi, bien que les œuvres finales soient imprégnées de réalisme, il me semble que l’accent est mis sur le monde onirique créé pour l’occasion. Initialement, je souhaitais écrire « enfantin ». Peut-être les formes fantasmagoriques m’ont-elles soufflé ce terme, ou les bateaux volants qui font écho à des réminiscences du temps de Peter Pan… Ou tout simplement le fait qu’il dise lui-même que ses œuvres se basent sur ses songes et souvenirs d’enfance. Pourtant, son travail n’a rien des balbutiements d’un marmot touchant pour la première fois un appareil photo (il a commencé à s’y intéresser à 16 ans).
La réalité de laquelle il s’échappe a ses règles et ses codes, que nous connaissons bien. Pour construire son univers, Vincent Bourilhon joue avec les lois physiques et laisse s’envoler son imagination.
Tel un architecte rêveur dans Inception, il construit ses fictions imagées, hautes en couleurs et emplies d’une sensibilité touchante. J’étais d’abord impressionné par sa capacité à nous faire comprendre que ce qui est vu est hors de notre monde, tout en conservant une matérialité, une véracité réelle. La technique est mise au service d’une beauté aérienne, qui reste hors de portée, sans pour autant se soustraire à nos yeux émerveillés.
Certains diront qu’on ne révèle pas les tours d’un magicien, mais on peut parler de rêve en laissant les enchanteurs tranquilles. Quoi qu’il en soit, il a la gentillesse de poster des petits avant-après sur sa page Facebook… Cadeau !
Ainsi, il prend un ou plusieurs clichés, les assemble sous Photoshop et y ajoute divers filtres ou effets, en jouant sur la luminosité, saturation et toute une batterie de réglages. Une grande partie de ses clichés sont effectués en plein air, avec toutes les contraintes liées au terrain et aux intempéries mais cela ne semble pas l’avoir dérangé outre mesure.
Bref, il fait joujou et le résultat est visuellement honorable. C’est le moins qu’on puisse dire.
Vous noterez qu’il s’utilise régulièrement comme modèle. Étant souvent seul pour réaliser ses photographies, il fait avec les moyens du bord. Preuve en vidéo.
L'art du selfportrait.
Posté par Vincent Bourilhon sur vendredi 7 août 2015
Sacré Vincent. On le quitte des yeux deux minutes et il part crapahuter dans les champs.
Allez, avant de vous laisser vaquer à vos occupations, quelques autres jolis clichés.
Hop, le rideau tombe, fin du spectacle. J’espère que la représentation vous a plu !
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Dark Vador, le 23 janvier 2016 à 21:33 : #
Il y a quelque chose de troublant quand on compare avec Johansson. Ce dernier me semble plutôt surréaliste alors que Vincent Bourilhon me parait plus poétique. Mince alors, c’est quoi la poésie alors ?
Il y a une douceur, une rêverie, comme un espoir là où Johansson laisse plutôt place à la reconnaissance technique, à l’humour parfois, à l’étonnement. Bref, deux techniciens hors pairs mais qui laissent un souvenir très différent. Les deux sont intéressants mais Vincent Bourilhon me touche davantage.
Comme il le dit, il crée un univers très graphique, décalé qui me fait penser aux films de Jean-Pierre Jeunet (Bourilhon lui même cite Tim Burton) dans le sens où ces films nous montrent une autre façon de voir la réalité.
Jerry Uelsmann est peut-être un intermédiaire, une synthèse, un trait d’union entre Bourilhon et Johansson ? sans doute une inspiration.
Bref, vive la photo et merci pour cette très belle et poétique découverte.