Animaux et papier : une histoire d'amour - Origami #3
Bonjour,
Cette fois-ci, un peu moins de bling-bling et de pliages farfelus: on retourne à l’origami conventionnel, celui fait de papier bien agencé et d’animaux en tous genres !
J’évoquais rapidement la légende des mille grues dans l’article précédent… Il est amusant de noter que cette figure emblématique de la discipline est un animal : l’origami, se basant sur la nature, aime l’imiter en retour.
Je vous propose un rapide tour d’horizon des bestioles diverses produites par des artistes tous aussi doués avec le papier les uns que les autres.
Sur ce… Commençons !
Squelette d’origami
On ne se lance pas dans un pliage n’importe comment. Si l’idée de la forme nous vient facilement à l’esprit, il est clairement plus difficile de la recréer avec du papier, hop, comme ça. Il est ainsi nécessaire de créer un patron, c’est-à-dire marquer sur la feuille tous les plis nécessaires à l’œuvre. En gros, cela ressemble à ça :
Celui-ci a été créé par l’homme le plus cité dans cette série d’articles, à savoir : Robert J. Lang. Son succès vient probablement du logiciel qu’il a développé, permettant de créer le pattern d’un modèle simplement en dessinant une figure en bâtons (oui, comme les petits bonhommes que vous dessiniez étant bambin).
Le software, TreeMaker, permet de passer de l’étape 2 à 4, grâce à de multiples opérations mathématiques. Il ne reste plus qu’à plier et, finalement, voici quelques résultats.
Je vous invite à visionner sa conférence TED au sujet de l’origami. Elle envoie du pâté et on apprend moult choses au sujet de la discipline.
Bien. Nous avons désormais le squelette et une manière de procéder bien définie pour arriver à des pliages. Pourtant, et c’est là qu’un avis personnel, je ne trouve pas ces créations d’une beauté artistique fabuleuse. A part la dernière œuvre aérienne, l’animal est représenté dans son réalisme brut, tout en volume compact et angles bien marqués.
Adoucir les traits des animaux
Dirigeons-nous vers une autre facette de l’origami, qui tient ici plus du style de la créatrice, Hoàng Tiên Quyêt.
Cette artiste a commencé à plier toute jeune pour se créer ses propres jouets, à partir de simples feuilles de papier. En grandissant, elle a découvert le “Vietnam Origami Group”, qui l’a encouragé à créer ses propres modèles. Elle s’est par la suite essayé au “wet-folding”, une technique consistant à mouiller le papier afin de lui faire prendre des plis non géométriques, permettant de créer des formes plus douces, plus aériennes, telles que celles ci-dessous.
Ah, et si cela vous intéresse, elle filme certaines de ses créations : cadeau.
Un autre exemple de cette volonté de tendre vers des formes plus rondes dans la représentation animale sont ces œuvres stylisées de João Charrua.
Tout petits origamis
C’est un point que j’avais rapidement évoqué lors du dernier article, avec Anja Markiewicz.
Pourquoi ce thème récurant, me diriez-vous… Hé bien, car l’origami, partant d’une feuille de papier carré, sans découpage en perspective, n’a pas tout de suite tendu vers la miniaturisation. La complexification des modèles et la multiplication des plis à réaliser n’encourage clairement pas les amateurs à s’engager dans des défis de taille (ahah, rigolez svp) de ce genre. Pourtant, de talentueux artistes se lancent dans l’entreprise miniature de recréer des motifs avec ce qui tient plus du post-it que de la grande feuille blanche.
Notez que le Phénix final est un motif créé par Satoshi Kamiya, plié par Han-Sheng Kamiya. Sa réalisation à taille réelle est un réel défi pour les origamistes, alors imaginez à cette taille-ci…
Mention honorable
Les œuvres et artistes suivants sont ceux qui, malgré leurs capacités techniques et artistiques, n’ont pas trouvé une place bien définie ci-dessus. Le manque d’informations à leur sujet me force à très peu développer ce pan de l’article ; j’en suis aussi navré que vous…
Cela dit, lançons-nous avec Nguyen Nam Son. Il base ses créations sur des patterns déjà existants, notamment ceux de Satoshi Kamiya (oui, encore lui), Il utilise un papier spécial qui crée les reflets et augmente le volume des œuvres. Je suppose qu’il y ait pour beaucoup dans le réalisme des bestioles, notamment pour l’insecte.
Bon, et puis… on parle d’animaux, mais je n’ai jamais rien dit au sujet des monstres ! Ahah. Gagné !
Les deux dernières créations vous sont proposées par Hyun Seok Kang et Alex Mironenko.
Je remercie une nouvelle fois Rémi pour ses conseils avisés et sa volonté de partager sa passion ! N’hésitez pas à passer sur son Flickr, entre photographie, graphisme et origami. Il fait des trucs carrément chouettes.
Cet article est actuellement le dernier que je prévois pour la série, histoire de varier les plaisirs. D’autres viendront d’ici quelques temps, m’en laissant quelque peu pour refaire les stocks et produire un contenu correct au sujet de l’origami. Merci à tous d’avoir lu jusqu’ici et pliez bien !