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RGB par Carnovsky

RGB par Carnovsky : œuvres en 3 couleurs

Par sila.


Aujourd’hui, nous allons nous intéresser au travail d’un duo d’artistes milanais, Francesco Rugi et Silvia Quintanilla, aka Carnovsky.

Leur projet, RGB (Red Green Blue, ou Rouge Vert Bleu lorsqu’on porte un béret et qu’on aime les baguettes), est pour le moins… étonnant.

RGB © Carnovsky
RGB © Carnovsky
RGB © Carnovsky
RGB © Carnovsky
RGB © Carnovsky
RGB © Carnovsky
RGB © Carnovsky
RGB © Carnovsky

Drôle de style, pas vrai ?

Déjà, on comprend mieux le nom du projet, mais il faut changer de lumière pour réellement saisir son principe !

RGB en gif © Carnovsky
RGB en gif © Carnovsky

Effectivement, selon l’éclairage, chaque couche de couleur se révèle au spectateur qui voyage d’une représentation à l’autre. Si les œuvres semblent figées dans un inextricable amas de traits et formes colorées à la lumière naturelle, elles prennent une vie précise sous les projecteurs rouges, verts ou bleus.

“Les surfaces mutent et interagissent avec différents stimulus chromatiques” annoncent les deux artistes sur leur site web. Ainsi, le corps humain montre tour à tour ses muscles, ses veines et son squelette ; les animaux se séparent et bougent, reconquérant l’espace.

RGB en gif © Carnovsky
RGB en gif © Carnovsky

Au-delà de la technicité des créations et du concept qui est tout de même lumineux (coche fièrement la case “placer un jeu de mots nul”), il y a deux points que je souhaiterais relever. Le premier, est le style général des œuvres, ressemblant à de l’art d’un autre temps, créant une césure entre style et technique.

Le projet, ayant vu le jour après des recherches sur la couleur et les techniques d’imprimerie, s’eancre (coche une seconde case) dans une problématique relativement actuelle. Pourtant, ses représentations, notamment pour le bestiaire, semblent correspondre à une forme artistique bien plus ancienne.

Animaux en RVB © Carnovsky
Animaux en RVB © Carnovsky

Le second point est davantage symbolique et repose sur la perception de l’œuvre. Lorsqu’on la découvre, on n’a aucun filtre de compréhension. Puis, lorsque la lumière nous aide une première fois, on comprend la scène, on reconnaît les formes et l’amas trouve un sens. Pourtant, ce n’est que sa version initiale, qui est vite remplacée par la suivante, puis une autre encore. Chaque fois, les contours évoluent et les représentations - et les perceptions - sont remaniées, rectifiées, altérées.

Le filtre coloré permet au spectateur d’appréhender la scène de trois manières différentes, pourtant il lui est impossible de choisir laquelle existe réellement. La lumière rouge, verte ou bleue n’offre qu’un aperçu limité de la réalité artistique, qui ne prend tout son sens qu’au moment où on peut voir le paysage complet, avec les trois visions imbriqués, dans toute leur complexité.

Cette vision d’une réalité absconse simplifiée par la couleur est intéressante. On peut l’interpréter ainsi ou plutôt considérer que chaque version de l’œuvre existe en elle-même, excluant les autres. De fait, la réalité alterne entre un trio de possibilités, sans jamais en choisir réellement une… À chacun son interprétation !


D’ailleurs, je suis curieux d’avoir votre avis sur le travail de Carnovsky, n’hésitez pas à m’en faire part via Instagram ou X/Twitter. J’espère que l’article vous a plu ; si c’est le cas, je suis sûr que vos contacts l’apprécieront !


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