Marc Allante : animaux et pluie de couleurs
Connu pour ses « pluies de couleurs », Marc Allante manie aussi bien le pinceau que la gravité. Créant principalement à l’aquarelle et à la peinture à l’huile, ses tableaux dégoulinent de teintes vives, formant animaux sauvages ou silhouettes.
Au programme :
- Biographie : qui est Marc Allante ?
- Peindre à la manière de Marc Allante
- Un humble avis
- Moult oeuvres magnifiques
Biographie : qui est Marc Allante ?
Le jeune homme (à peine 30 ans, lors de la publication de cet article) a connu son heure de gloire grâce à un post sur Reddit qui a rapidement atteint des sommets. Il a été interviewé, mis en exergue et applaudi en 2013 par divers sites reconnus. Sur le sujet devenu viral, on pouvait lire et observer l’évolution de l’artiste au fil des années, passant du gribouillage enfantin à des crayonnés impressionnants. Par exemple, à seulement 15 ans, Marc Allante arrivait déjà à de beaux résultats :
Oui, voilà. Il était déjà quelque peu talentueux. (Ne soyez pas jaloux, ils sont chouettes, vos phallus gribouillés à l’arrache sur le brouillon du voisin…) Dans une interview, il explique qu’il dessinait presque exclusivement en noir et blanc jusqu’à la vingtaine.
« Je pense que j’étais dans une mauvaise passe. Cela dit, l’art a toujours été une expérience cathartique pour moi et me rendait sincèrement heureux. J’ai donc décidé de m’exprimer avec un style plus coloré pour représenter ce changement d’état d’esprit. Comme les appartements d’Honk Kong sont minuscules, j’étais obligé de travailler dans des espaces réduits, verticaux. C’est de là que vient le style dégoulinant et délavé de mes peintures. »
Grâce à sa nouvelle notoriété, l’artiste amateur a pu quitter son travail de bureau et s’adonner pleinement à ses créations. Depuis, il expose ses oeuvres autour du monde en militant pour la protection des espèces qu’il représente. Ainsi, une partie des profits réalisés via les salons est reversée à des associations de préservation.
Peindre à la manière de Marc Allante
Si la maîtrise des proportions, du dynamisme, de la composition et du choix des couleurs nécessite de longues années de pratique et un oeil expert, chacun peut s’essayer à la technique de Marc Allante. Cet exercice ludique est d’ailleurs apprécié dans les salles de classe (cycles 2 et 3), moyennant quelque matériel :
- De l’encre colorée ou de la gouache bien diluée ;
- Du papier suffisament épais pour supporter la peinture sans gondoler ;
- Des ciseaux ;
- Un motif de silhouettes à imprimer
Les silhouettes sont accessibles via votre moteur de recherche favori sur « motif silhouette parapluie« , faites votre choix ! Une fois les préparations effectuées, deux possibilités s’offrent à vous. Soit vous découpez le motif et le collez directement sur la feuille. Il vous faudra donc le protéger des coulées de peinture, avec du scotch, par exemple. Soit vous peignez d’abord et collez ensuite par-dessus. Dans ce cas, un temps d’attente supplémentaire sera nécessaire pour laisser l’encre ou la gouache sécher.
Qu’importe votre choix, il vous faudra placer le papier à la verticale et appliquer des gouttes de liquide en haut. Si tout se passe bien (aka, si vous êtes dans un référentiel physique somme toute normal), le liquide devrait dégringoler et laisser une trace colorée au passage. Laissez légèrement sécher la peinture ou l’encre entre chaque changement de couleur pour éviter les mélanges impromptus.
Répétez le processus jusqu’à l’obtention d’un zèbre coloré en guise d’oeuvre. Selon votre choix précédent, enlevez délicatement le scotch protecteur et reculez d’un pas pour admirer votre création… Tada !
Pour une approche plus réaliste et technique, l’artiste propose sur sa chaîne YouTube de nombreuses vidéos de son processus créatif. Allant du fameux combo carnet-aquarelle à des tableaux ou fresques de plusieurs mètres, vous pourrez observer les animaux prendre vie en accéléré…
Un humble avis
Ce qui me plaît le plus, c’est l’aléa qu’apportent les traînées de peinture. Il y a dans ces tableaux un aspect incertain : on ne sait pas où va s’arrêter le trait, délimité, et la couleur, frémissante.
On a l’impression que l’éclair de couleur se forme presque par hasard : sans qu’on puisse s’en douter, il surgit de la toile, ébauche la forme puis repart, et le papier garde simplement son empreinte. L’averse est ainsi : elle est déjà passée, mais on a toujours la vision de l’instant où les regards se croisent.
Ou alors, la couleur semble s’échapper. Elle bouillonne, surgit et éclabousse d’encre brute le tissu tendu à se rompre, juste devant nos yeux. Le rapace montre ce dynamisme éclatant : on sent la force de ses ailes chatoyantes.
En mettant à jour cet article, 4 ans après sa parution initiale, j’ai eu l’occasion d’admirer la progression de Marc Allante. Lui qui s’est fait connaître par le développement fulgurant de son art n’a jamais cessé d’évoluer. Ses oeuvres ont gagné en maturité ; le trait s’est affirmé. Les coulées de peinture – sa marque de fabrique – sont maîtrisées et soulignent humblement la particularité de ses créations. L’artiste a su se détacher de cette composante qui aurait pu être envahissante. Par exemple, les quatre portraits d’animaux précédents font partie des dernières oeuvres. A contrario, le lion du début d’article ou les silhouettes sous la pluie de couleurs datent de plusieurs années… Je suis curieux de voir comment évoluera son travail dans les saisons à venir !
Pour aller plus loin
Si c’est aussi votre cas, je vous invite à visiter :
Pour la suite de votre voyage sur ce site, pourquoi ne pas jeter un coup d’oeil du côté des peintures ou de l’aquarelle ? Vous trouverez sûrement votre bonheur !
Lire les commentaires (5)
Véro, le 9 décembre 2015 à 20:47 : #
c’est encore magique et en plus tu écris bien !
lartboratoire, le 13 décembre 2015 à 10:57 : #
Merci beaucoup pour les commentaires ! 😀
Dark Vador, le 12 décembre 2015 à 18:44 : #
Incroyable comme une même technique peut-être utilisée différemment. Jackson Pollock et son dripping faisait à la fin des années 50 des peintures beaucoup plus tourmentées.
Même technique ? Quoique. Jackson Pollock peignait à plat, désacralisait le support, l’acte de peindre était l’oeuvre.
Même message ? Certainement pas. Marc Allante m’impressionne par les contrastes entre le hasard contrôlé des coulures et la netteté du thème ainsi mis en évidence. Comme s’il voulait exaucer la beauté dans le chaos. Histoire d’une époque entre menaces et îlots d’humanité ? Décidément, les artistes sont peut-être parfois les seuls à voir ce que la majorité ne voit pas ou plus.
Merci de partager cet artiste dont le message touche.
lartboratoire, le 13 décembre 2015 à 11:13 : #
Intéressant parallèle. Cela dit, les peintures explosives de Marc Allante le sont par le contraste des couleurs, et non par la profusion de traits tourmentés.
Jackson Pollock jette la peinture. Ici, on la laisse couler, on lui souffle dessus pour la guider, l’accompagner. Il n’y a pas la même violence dans l’oeuvre
Merci pour le commentaire !
Katy, le 1 décembre 2017 à 16:41 : #
J’ai tapé tableau à l’encre de chine,et sur toute la page d’images de tableaux,les seuls qui ont attiré mon regard sont ceux de Marc Allante!!!
Merci et bravo!!! C’est magnifique.